La race

L’Eurasier est une race allemande enregistrée auprès de la Fédération Cynologique Internationale depuis 1973.

Histoire

L’histoire de l’Eurasier commence en 1960 quand Julius Wipfel (1913-2002) qui habitait alors Weinheim (Allemagne) a croisé un spitz-loup et un chow-chow. Le but de Julius Wipfel était de créer une race stable, en bonne santé et sociable ; en quelque sorte le chien de compagnie parfait.

Julius Wipfel est né à Manheim, en Allemagne. Il a toujours été passionné par les expéditions polaires et a toujours possédé des chiens (toujours des races mélangées). Après la seconde guerre mondiale, les alliés, notamment les canadiens ont quitté l’Allemagne en laissant derrière eux leurs chiens. Julius Wipfel et son épouse Elfriede ont recueilli chez eux l’un de ces chiens de type chien de traineau et l’ont appelé « le Canadien ». Ce chien était de couleur noire, d’origine inconnue, et ressemblait à un croisement avec un chien esquimau et un samoyède. Il avait la tête d’un loup et des oreilles droites. Très rapidement, le chien s’est adapté à eux et à leur fils en bas âge. Toutefois, il restait très peu fiable avec les étrangers. Après sa mort, Julius et Elfriede Wipfel ont accueilli chez eux Bella von der Waldmühle, une femelle spitz-loup. Le spitz-loup est l’une des plus anciennes races de chiens en Europe. L’apparence de Bella leur rappelait leur premier chien, mais le tempérament de Bella était bien meilleur. Ils ont élevé des spitz-loups et ont eu plusieurs portées. Après la guerre, le spitz-loup est tombé un peu en désuétude et les Wipfel ne perdaient pas de vue d’élever un chien dans lequel ils retrouveraient leur Bella et « le Canadien ». Ils décidèrent de se lancer dans ce projet.

D’autre part, Julius Wipfel lisait beaucoup d’ouvrages et de travaux réalisés par Konrad Lorenz (zoologue et ornithologue autrichien). Il était particulièrement intéressé par les témoignages de Konrad Lorenz sur le croisement accidentel d’un chow-chow et d’un berger allemand, notamment sur le tempérament des chiots. Sur la base de ses travaux, il a décidé de croiser Bella avec un chow-chow, l’une des plus anciennes races dans le monde. Sa théorie était que le chow-chow avait le plus de « gènes primitifs ». De plus l’anatomie des ces deux races était très adaptée. Dans son schéma généalogique, Julius Wipfel a démontré que le chow-chow et le spitz-loup étaient au même niveau que les descendants des vieux chiens Canis familiaris palustris, le premier chien domestiqué par les hommes du néolithique, qui donna naissance aux deux branches de la famille des Spitz : européenne, dont on considère que le Spitz-Loup est le plus beau représentant, et asiatique, dont la forme la plus achevée est le Chow-Chow.Mais il restait un long chemin à parcourir, car dans les descendances apparaissaient les qualités et les défauts des chiens primitifs. Au début de l’élevage, Julius Wipfel a nommé sa race Wolf-Chow. Son but était bien défini : « Ce doit être un type de chien Polaire avec des couleurs agréables et attrayantes. Le chien doit avoir une distance suffisante avec les autres races et, enfin, il doit posséder un tempérament attrayant et sociable ».

Chow-chow : MANTSUKO Mong-Fu

Pour ses premiers croisements, Julius Wipfel a utilisé trois chow-chow mâles et quatre femelles spitz-loup. Les quatre chiennes avaient une ossature légère et une fourrure grise. Il savait que ces croisements produiraient différents types de chiens, qu’il a isolés. Outre le « Mischtypen » (Type 1, mixte), chaque portée avait deux autres types, totalement différents. Julius Wipfel a nommé les autres types « type Wolf-Dingo (II) » et « Polar (III) ». Les types étaient présents dans toutes les portées. Le type Wolf-Dingo était de diverses couleurs, mais il ne convenait pas comme chien de compagnie. Le type III, le type « Polar », présent dans chaque portée avait une robe rouge jaunâtre et à l’âge adulte, il montrait les caractéristiques décrites dans le standard de la race. Julius Wipfel a écrit: « Seul le type III convient à l’élevage ».

A partir de la première portée, le 22 juin 1960 et jusqu’en 1972, Julius Wipfel contrôlait l’élevage chez 20 éleveurs afin que ces derniers respectent ses orientations. Il décidait notamment que le mâle le plus typique pouvait saillir telles ou telles femelles. Il était content des résultats mais la consanguinité augmentait. Il a essuyé quelques critiques et craignant de ne voir son projet aboutir, il s’est rapproché de l’université de Göttingen pour expliquer en détail son projet. Le docteur Ruth Gruhn lui a répondu qu’elle était intéressée par cette race « Wolf-Chow » et qu’il était dommage que le groupe génétique soit construit sur un seul mâle même si à ce stade de l’évolution, ce n’était pas grave. Ruth Gruhn était d’avis que Julius Wipfel devrait conserver la consanguinité et elle lui a conseillé de diviser les chiennes disponibles en cinq groupes. Ces groupes devraient être accouplés par cinq mâles différents. Elle a également conseillé un croisement entre frère et soeur. Dans sa lettre à l’Institut, Julius Wipfel avait également demandé s’il existait une relation entre la couleur rouge et le type désiré. Le Dr Gruhn a répondu que, selon elle, la combinaison de la couleur et du type dans les portées de J. Wipfel n’était qu’un hasard. Si J. Wipfel aimait cette couleur, il devrait – au détriment du type – choisir un mâle et faire son choix par la suite. J. Wipfel était satisfait de ses conseils et a estimé qu’il avait fait les bons choix.

Spitz-Loup : Chico von der Seekoppel

Pour se rapprocher du type « chien nordique » et s’écarter du type Wolf-Chow, Julius Wipfel considéra que la race avait besioin de sang neuf et contacta Konrad Lorenz. Les deux étaient d’avis que la race devrait être améliorée en utilisant un Samoyède, un chien qui travaille sans relâche, aimable et sociable.

En 1972, cinq chiennes Wolf-Chow ont été accouplées à un samoyède, et Julius Wipfel a été surpris de voir que tous les chiots, issus de ces croisements, étaient noirs. Il fut également surpris que Konrad Lorenz lui acheta un de ses chiots. Julius Wipfel donna le nom d’Eurasier à cette race dont le standard fut accepté par la F.C.I. en 1973. La signification du nouveau nom est simple : la race doit son existence aux races européennes et asiatiques. La FCI a classé l’Eurasier dans le groupe 5 (Spitz et les types primitifs), section 5 (Spitz asiatique et races apparentées).

De Christine Raveau, d’après le livre « Eurasier » (Entstehung – Entwicklung – Gengenwart) de Julius Wipfel

Samoyède: Kiowa of Whiteline Kriskella’s

Comportement et caractère

Un chien de famille

L’Eurasier est un chien calme, équilibré et sûr de lui. Il aime toute sa famille et y est très attaché. C’est un membre à part entière de la famille qui a besoin d’avoir une place à part entière pour s’épanouir. Il devient très vite l’ombre de la maison, suivant ses maîtres à la trace. Sa grande sensibilité lui donne une excellente perception de l’humeur de ses maîtres.


L’Eurasier aura tendance à être plus réservé envers les étrangers, sans pour autant être agressif, il sera davantage dans l’ignorance. Il n’aime pas être cajolé par n’importe quelle personne et le premier contact viendra souvent de lui, lorsqu’il le souhaite.
L’Eurasier ayant un physique de nounours plein de poils, cela peut parfois être frustrant pour les étrangers de voir que celui-ci refuse leurs caresses, néanmoins, de nombreux eurasiers sont très demandeurs de câlins avec leurs humains.


L’Eurasier est un chien peu aboyeur, qui s’adapte bien à tout environnement. Il peut se montrer gardien du domicile en cas de situation inhabituelle ou d’inconnu au domicile, mais saura s’éclipser à la demande de son maître.

Il est également un très bon compagnon de balade car il a un instinct de chasse peu développé. Si la connexion avec ses humains est bien faite, ce sera un chien très attentif qui revient très bien au rappel.

Education et quotidien

L’Eurasier est un chien facile à éduquer, très intelligent et qui comprend très vite ce qu’on attend de lui. Une éducation positive et cohérente doit être mise en place dès le plus jeune âge, dans l’amour et la bienveillance. Ce sont des chiens qui aiment apprendre et qui peuvent se montrer de bons compagnons de travail si on le souhaite.

L’Eurasier a besoin de beaucoup de contacts sociaux avec sa famille ou son cercle proche. Sa place est là où se trouve sa famille, peu importe l’environnement. C’est un chien qui tient à partager chaque moment de la vie quotidienne de sa famille, il pourra rester seul, mais cela exigera un travail bien spécifique car cela peut s’avérer compliqué pour ces chiens très fusionnels avec leurs humains. L’Eurasier n’est pas un chien qui pourra avoir une vie épanouie uniquement en extérieur ou en chenil.

Bien que l’Eurasier soit un chien calme, il a besoin de dépenses quotidiennes, qu’elles soient mentales ou physiques. Il peut facilement s’adapter aux différentes activités sportives comme la randonnée ou le canicross. Il appréciera les activités comme l’agility, l’obéissance, le treibball ou encore le dogdance, mais il ne se travaille pas de la même manière qu’un chien de berger et sera moins constant. Une fois il fera des étincelles et la fois suivante, il ne fera rien. Il ne travaillera pas pour le plaisir de travailler comme d’autres races mais pour des moments de complicité et de jeux avec sa famille. Mais cela reste un moment de connexion privilégié avec son humain qu’il appréciera grandement !


Son pelage long est relativement simple d’entretien : un brossage hebdomadaire suffit. Certains aiment énormément se salir, mais heureusement le poil de l’Eurasier se nettoie bien tout seul. Rien de mieux qu’une bonne sieste après une balade dans la boue, un rapide coup de brosse et vous n’aurez plus qu’à nettoyer le sol.

En période de mue, un brossage plus régulier, ou un pulseur, seront nécessaires à l’élimination complète du sous-poil.

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